François Fillon a annoncé mercredi dernier vouloir créer un délit de « violences psychologiques au sein du couple » et tester le bracelet électronique pour contrôler les conjoints violents, afin d’intensifier la lutte contre les violences conjugales.«En matière pénale, le délit de violences psychologiques au sein du couple va être consacré par le législateur», a déclaré le Premier ministre dans un discours prononcé à Matignon à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
« C’est une avancée considérable: la création de ce délit va permettre de prendre en compte les situations les plus sournoises, ces situations qui ne laissent pas de traces à l’oeil nu, mais qui mutilent l’être intérieur des victimes », a-t-il poursuivi.
Mon avis :
Bien sur que cette annonce arrive pile le jour de la journée des violences, bien sur que c’est un « poil démago » dans le timming , bien sur que nous sommes à quelqu’un semaines des régionales et que c’est bon pour un politique d’étre un bon…Mais cette mesure n’en demeure pas moins essentielle,c’est un progrés dans la protection des victimes. Prendre en compte le délit de violences psychologiques c’est traduire juridiquement un enfer quotidien, c’est admettre que des mots et des brimades blessent et marquent autant que des coups.
C’est nous offrir à nous praticiens une piste d’action à proposer à des femmes et des hommes qui n’arrivent pas à traduire la violence qu’ils subissent dans la vie de tous les jours et qui les atteint dans leur identité dans leur estime, voir dans leur humanité..Ces gens spoliés de leur dévouement et de leur générosité par celui ou celle qui partage, leur lit, leur rêve, leur vie…
Lorsque le harcèlement moral a été consacré dans la relation salarié patron, on a pu lancer des procédures et aider des gens qui étaient dans le flou de leur souffrance ; on a essayé de renverser le rapport de force instauré par le lien de subordination du contrat de travail, mais dans le couple le rapport de force résulte du lien d’affection et des dépendances familiales, or si un texte pose objectivement ce qui est acceptable au nom de l’amour et de sa famille , alors on pourra dire à bien des personnes qu’elles acceptent bien plus que ce que la loi autorise, qu’elles sont donc des victimes à part entière qu’elles doivent réagir, agir et guérir, c’est un pas, un pas de géant même dans la lignée des travaux de d’Hirogoyen et bien d’autres psy. Pour les avocats c’est un contentieux à naitre sans doute passionnant et délicat en matière preuve notamment.
Reste une inquiétude comment va agir le pervers devant le juge ? Va t’il le bluffer de sa superbe comme avec tout le monde ?
D’autres y ont réfléchi : extrait du discours paradoxal
« Le discours paradoxal, dire tout et le contraire de tout, le langage du pervers narcissique. Une forme de message paradoxal consiste à semer le doute sur des faits plus ou moins anodins de la vie quotidienne. Le partenaire finit par être ébranlé et ne sait plus qui a tort et qui a raison. Il suffit de dire par exemple qu’on est d’accord sur une proposition de l’autre tout en montrant, par des mimiques, que ce n’est qu’un accord de façade ». Le pervers narcissique dira par exemple qu’il a signé pour la forme en contestant sa signature sur le fond. La loi pourtant est représentée par des êtres humains, plus ou moins conscients, plus ou moins consciencieux, plus ou moins dupes…Les juges aussi ont peur de se faire avoir. Vous savez quoi ? Lorsqu’une procédure oppose une personne honnête à un pervers devant un juge, si ce dernier sent qu’il y a de la manipulation dans l ’air, c’est de la personne honnête dont il va douter ! Si ça dure, il se pourrait que le juge comprenne… Ce n’est pas parce que le manipulateur est plus malin, mais parce que, pour lui, il n’y a aucune différence entre le bien et le mal. Il pense toujours avoir raison, c’est tout ! »
Le suivi des plaintes pour délit de violences psychologiques quand il sera consacré promet des audiences sans animée… 😉